C’est un beau mas provençal, situé à quelques kilomètres de Nîmes (Gard). Les bâtiments agricoles sont restés dans leur jus mais quand on pousse la lourde porte de bois de l’un d’entre eux, l’ambiance est celle d’un laboratoire : de grandes roues à aubes éclairées par le milieu occupent tout l’espace, et sur leurs pales, des salades vertes sont accrochées à la manière de végétaux décoratifs.
Des fraises riches en goût et en nutriments
« Détrompez-vous, sourit Pascal Thomas, elles sont destinées à être consommées comme n’importe laquelle de leurs congénères récoltées en plein champ ». A la tête de Futura Gaïa, une start-up fondée en 2018 avec Nicolas Ceccaldi et sa fille Amélie, cet ancien ingénieur veut révolutionner l’agriculture.
« Ma fille travaillait sur un projet de biostimulation pour la culture de fraises au Québec, explique-t-il. Les fruits avaient très bon goût tout en conservant leurs qualités nutritives. » Avec l’aide d’un docteur en agronomie, la petite équipe décide de mettre au point un système d’agriculture verticale, combinant terreau, éclairage et climat contrôlé.
Des fonds pour développer de futures fermes verticales
La solution innovante de Futura Gaïa convainc plusieurs investisseurs, dont Sofilaro, une société de capital investissement qui a pour actionnaires principaux Crédit Agricole du Languedoc, Crédit Agricole Sud Méditerranée et Crédit Agricole S.A ainsi que CAAP Création, filiale de capital risque de Crédit Agricole Alpes Provence. La prochaine étape est la création d’une ferme pilote de pré-industrialisation à Tarascon (Bouches du Rhône). « Elle comportera une cinquantaine de systèmes de culture ainsi que l’ensemble des solutions technologiques qui permettront de valider la capacité des futures fermes de production à s’engager à la fois sur la qualité, les prix et les volumes », conclut Pascal Thomas.